Martin Luther King disait que nul homme n’est fort s’il ne tient dans son caractère, des contraires fortement marqués. Je viens de regarder quelques épisodes d’une série américaine sur des avocats: « Boston justice ». Et je constate que le personnage qui est le plus mis en avant, et qui, au demeurant, paraît le plus intéressant, a cette caractéristique. Il est un fervent défenseur de la justice, la vérité et le salut d’une âme humaine. Mais en même temps, il est prêt à enfreindre la loi, pour arriver à ses fins, c’est un rebelle quoi. J’ai toujours pensé que les films américains utilisent Jésus comme modèle de héros, le sauveur qui doit sauver la planète etc.. il n’y a qu’à regarder superman pour s’en convaincre. Et j’ai comme l’impression, en faisant, une réflexion inverse, que Jésus lui-même avait cette sorte de dualité de personnalité. Il était à la fois pour la paix, la justice et la vérité… mais aussi contre l’idée de lui comme quelqu’un venu établir la paix en Israël. Il a même dit qu’il est venu apporter la guerre, l’épée, la séparation. Jésus aimait tous les hommes, et demandait à ses disciples de respecter les autorités mais il s’opposait au système établi. D’abord le système établi par les chefs religieux qui faisait autorité spirituelle, ou celui établi par les dirigeants romains, qui faisait autorité politique. Le système! Jésus était contre lui, quand ce dernier venait enfreindre les lois de Dieu. Ou quand ce système était en conflit avec celles-ci. Je me demande si cela ne rejoint pas ce que j’ai entendu récemment dire, à savoir que Jésus était à la foi Lion et Agneau, et nous devons aussi être de même. Ou encore quand Jésus est appelé Roi serviteur… Le pasteur Luther King, lui, parlait d’être doux comme la colombe mais ferme comme le serpent, un coeur tendre et un esprit ferme.
Dans un des épisodes de la série, une collègue de l’avocat en question: Alan Shor (joué par James Spader), lui dit qu’il a en lui trois hommes: l’honnête, le méchant et le pervers.
La 3ème composante qu’elle ajoute est comique car c’est à se demander pourquoi elle ne met pas le pervers dans le méchant. Quoi qu’il en soit son découpage permet à la fois de réfléchir sur l’homme en tant que deux composantes et d’avoir aussi une réflexion sur l’homme en tant que trois composantes. On peut se dire qu’il y a le bon et le mauvais en nous (2 composantes), ou il y a notre âme, notre corps et notre esprit (3 composantes). On pourrait encore réfléchir sur la 1ère et la dernière béatitude: « pauvres en esprit » et « persécutés pour la justice ». Essayons de concilier ou présenter les deux hommes en Jésus.
Il dit aimez vos ennemis et il va manger chez un pharisien (il joint l’acte à la parole). Mais c’est aussi jésus qui chasse les vendeurs du temple à coup de fouet, parce que leur présence a transformé la maison de Dieu en lieu de commerce, et donc en un endroit où tous les coups bas, les vols etc… sont permis.
Il prône de ne rien enlever de la loi de Moïse, mais il ne respecte pas scrupuleusement le sabbat. Car dit-il, le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat.
Quel est donc mon point? Mon point c’est qu’il y a un équilibre à trouver en nous dans les choses qui nous habitent. Dans l’absolu, la bible nous encourage à toujours marcher selon l’Esprit et à ne pas laisser les désirs de la chair nous dominer. Mais dans ces choses que l’Esprit nous conduit à faire, certaines ne paraitront pas « bonnes » à nos yeux. Et pourtant elles feront partie d’une facette de Dieu, qu’il veut exprimer au travers de nous. Dieu est bon et sévère.. et il nous demande d’être simples et prudents.
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